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L'attrition des jeunes avocats en hausse

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Thomas Vernier

2025-05-14 14:15:18

Les cabinets perdent leurs talents plus tôt et en plus grand nombre. Pourquoi donc?

Source : Droit-inc


L'attrition des avocats salariés dans les cabinets canadiens et américains a augmenté en 2024 pour la première fois depuis 2021, passant de 18 à 20 %, selon les nouvelles données de la NALP Foundation, rapporte le Canadian Lawyer Mag.

Le nombre total de départs d'avocats salariés a grimpé à 4 125, contre 3 875 en 2023.

Cette tendance est particulièrement marquée dans les petits cabinets de moins de 100 avocats, où le taux d'attrition atteint 31 %. En comparaison, les trois catégories de cabinets de plus grande taille affichent des taux entre 17 et 19 %.

Plus préoccupant encore, les jeunes avocats quittent désormais leur cabinet plus tôt dans leur carrière. En 2024, près des trois quarts (74 %) des associés partants l'ont fait au cours de leurs quatre premières années au sein du cabinet. Environ un cinquième est parti après deux ans, et près de la moitié avait quitté son poste au bout de trois ans.

Les destinations les plus courantes pour ces jeunes avocats en mouvement sont un autre cabinet d'avocats (41 % des départs, en hausse par rapport au plancher record de 31 % en 2023) ou un poste juridique en entreprise (environ 20 %, contre 15 % l'année précédente).

« Ces nouvelles données montrent que des changements dans le marché des talents émergent, avec l'augmentation du recrutement au niveau débutant ainsi que des départs plus précoces des associés », explique au magazine Fiona Trevelyan Hornblower, présidente et directrice générale de la NALP Foundation.

Des différences notables entre le Canada et les États-Unis

Le taux d'attrition des avocats canadiens est légèrement inférieur à celui de leurs homologues américains, selon Trevelyan Hornblower. Cependant, Jennifer Mandery, vice-présidente de la recherche à la NALP, ajoute que les associés canadiens sont plus susceptibles de quitter leur cabinet d'avocats dans les cinq ans que leurs collègues américains.

« Au cours des dernières années, le nombre de ceux qui partent dans les cinq ans a vraiment augmenté de façon dramatique... Ils partent beaucoup plus tôt que par le passé », souligne Mandery.

Les motivations derrière ces départs évoluent également. Trevelyan Hornblower note que pendant la pandémie, de nombreux avocats changeaient de poste pour des primes à la signature ou des augmentations de salaire. Avec la diminution de ces incitations financières, les décisions sont désormais motivées par un ensemble plus large de facteurs.

Bien que la rémunération reste l'un des principaux moteurs - notamment en raison de l'endettement étudiant - d'autres facteurs tels que le développement professionnel, le mentorat et la possibilité de changer de domaine de pratique influencent également les décisions des associés.

« Les avocats adoptent une approche holistique... Ils examinent plusieurs facteurs clés différents. Les principaux facteurs ne sont pas seulement la rémunération, mais aussi l'équilibre travail-vie personnelle et les perspectives de carrière », explique Mandery.

Le mentorat : une priorité pour les avocats canadiens

Si de nombreux facteurs de motivation pour rester ou partir sont cohérents des deux côtés de la frontière, certaines distinctions régionales demeurent. Par exemple, Trevelyan Hornblower indique que les avocats américains ont tendance à accorder plus d'importance aux avantages en matière de santé, probablement en raison de l'absence de soins de santé universels aux États-Unis.

En revanche, leurs confrères canadiens mettent systématiquement l'accent sur l'accès aux opportunités de croissance professionnelle. Le mentorat est apparu comme une considération clé parmi les associés canadiens, avec des données quantitatives et des réponses ouvertes indiquant que les jeunes avocats au Canada y accordent plus d'importance que leurs homologues américains.

« Pour les avocats canadiens... il y avait beaucoup de réponses narratives concernant les opportunités de mentorat. C'est un grand désir pour eux », conclut Mandery.

L'étude révèle également que l'embauche d'associés a augmenté dans les cabinets d'avocats en 2024, inversant la tendance des deux dernières années. Le nombre total d'embauches au niveau débutant a dépassé celui des embauches latérales (55 % contre 45 %), stimulé principalement par les plus grands cabinets.

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