Les grandes ambitions de Me Lynch
Camille Dufétel
2023-08-04 15:00:00

L’avocate qui n’hésite pas à assumer un style bien à elle, teinté de rose, dans un univers qu’elle décrit comme étant trop conservateur, a mis sur pied début juillet son cabinet en droit des affaires Lynch Légal, basé sur la Rive-Sud.
Un cabinet qu’elle décrit comme une firme « d'avocat(e)s d'exception, accessibles, ambitieux et audacieux, qui disposent de compétences professionnelles élevées et d'une approche innovatrice et rafraîchissante ».
Sur LinkedIn, elle se dit déterminée à faire progresser le milieu. L’avocate raconte avoir été frustrée de recevoir « des remarques misogynes, réductrices ou inciviles ». « Des commentaires non-sollicités sur mon apparence physique, mes formes, ma féminité, ou encore trop indécents pour être reproduits ici », précise la Barreau 2022, très présente sur les réseaux sociaux.
Dans l’une de ses dernières publications, elle explique avoir eu l’audace de prendre des vacances un mois suivant le démarrage de son entreprise, en Croatie. Si son style divise, Me Lynch n’hésite pas à faire parler d’elle et assure que ses projets vont bon train.
Droit-inc lui a demandé comment se passaient les débuts de son cabinet, et comment elle envisageait l’avenir…

Mieux que je ne l’imaginais ! J’ai quitté mon ancien employeur et j’ai tout de suite commencé, dès le 1ᵉʳ juillet. J’ai été très agréablement surprise de voir la réponse. Je ne m’attendais pas à ça. Les gens du milieu me disaient que je devais être prête à ne pas avoir de clients pendant plusieurs mois.
Finalement, la première journée, j’avais déjà des clients prêts à commencer avec moi. J’ai déjà entamé des processus pour l’embauche de collègues, pour répondre à la demande.
Vos clients vous disent-ils pourquoi ils vous ont choisie en particulier?
Le narratif commun, jusqu’à présent, c’est que pour de multiples raisons, ils ne s’associent pas à l’avocat typique et ils ont eu de mauvaises expériences. Ils ont été, je pense, peut-être charmés par mon approche. Je véhicule un message d’accessibilité, un climat de confiance…
Il y a aussi le désir d’innover. Dans le milieu des affaires, beaucoup d’entrepreneurs ont à cœur de faire des choses différentes. Je pense que beaucoup de gens s’identifient à mon message parce qu’ils se sont aussi sentis dans le milieu comme le mouton noir… Parce qu’ils voulaient innover.
Vous êtes donc établie sur la Rive-Sud?
Oui, mais présentement, je suis en processus pour me déplacer sur l’île de Montréal.
Vous parlez d’embaucher des collègues… d’ici quelle date?
En 2024 au plus tard, mais c’est très possible que ce soit dès l’automne, si ça continue sur cette voie. Ce qui est important pour moi, c’est d’avoir des processus internes pour m’assurer que les gens qui vont travailler avec moi auront le même fonctionnement. Je ne veux pas engager juste pour engager.
Et environ combien de personnes voulez-vous embaucher?
Disons, de manière réaliste, peut-être deux avocats d’ici la fin 2024. On serait trois avocats, ça ferait du sens. À long terme, une fois qu’on aura un bon fonctionnement, on pourra voir pour la suite.

Je l’ai rencontré il y a quelques mois et je l’admire beaucoup parce qu’il a son entreprise de chasse de têtes, c’est un bel accomplissement professionnel. Ç'a été un « no-brainer » qu’on devait s’associer parce que je pense qu’il peut apporter beaucoup à la firme.
Il a un rôle de mentor, il est actionnaire très minoritaire chez Lynch Légal. On a vraiment l’intention de garder nos deux entreprises séparées, mais vu qu’il a son entreprise de chasse de têtes, on aurait un département interne de recrutement pour le personnel.
Ce qu’on est en train de faire présentement, c’est d’élaborer notre stratégie pour le recrutement.
Vous faites beaucoup parler de vous depuis un mois… Comment le vivez-vous?
Je le vis très bien, je suis extrêmement flattée qu’autant de gens aient de l’intérêt pour ce que je fais. Le plus important pour moi, ce sont les messages que je reçois de gens qui se reconnaissent dans ce que je dis.
Je me doutais que ça allait avoir un impact comme ça dans le milieu parce que ce n’est pas nécessairement quelque chose qui a été fait. Je pense que c’est assez choquant considérant à quel point le milieu est conservateur.
Mais je me trouve extrêmement privilégiée d’être capable d’avoir cet impact sur le milieu. C’est très flatteur de voir que j’inspire des gens à faire des changements comme ça dans leur vie.
Recevez-vous aussi des critiques négatives?
Oui, c’est sûr! L’être humain s’oppose naturellement au changement. Je fais quelque chose d’assez différent. Ça ne me dérange pas. J’ai vraiment choisi de le faire pour moi et pas pour les autres. Présentement, je fais confiance à mon jugement. L’important, c’est que je sois bien dans ce que je fais, et c’est le cas.
Vous avez publié une série de photos de vous, avec un style vestimentaire bien à vous, beaucoup de rose… Vous qui avez eu une boutique de vêtements de sport pour femmes, avez-vous pensé à lancer votre gamme pour avocats?
Oh ! Je n’y ai jamais pensé ! C’est drôle parce que ça ne m’est jamais venu à l’esprit, mais peut-être éventuellement un jour, sait-on jamais!
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Anonyme
il y a 2 ansTout ça me rend bien mal à l'aise. Déontologiquement parlant, Me Lynch semble s'aventurer sur un sentier glissant. Au début, je me suis dit que c'était rafraîchissant, mais elle persiste et est allée plus loin depuis quelques jours. Elle n'inspire pas le respect de l’honneur et de la dignité de la profession par ses dernières publications de photos sur lesquelles ses fesses sont bien mises en valeur sur LinkedIn. Sans compter sa description de cabinet, qui est presque trompeuse quant aux limites de ses compétences en tant que Barreau 2022. Et que dire de son associé et actionnaire du bureau...on voit le train dérailler de loin.
Tout ça a l'air cheap, et ressemble malheureusement au style publicitaire douteux qu'adoptent plusieurs de nos voisins du sud.
Il me semble que le Syndic du Barreau devrait se pencher sur ce cas.
Anonyme
il y a 2 ans"Il me semble que le Syndic du Barreau devrait se pencher sur ce cas."
On sent en vous le petit Fouquier-Tinville en manque de tête à couper, celui qui épie ses voisins pour dénoncer la moindre pécadille, l'âme de flic au premier échelon et qui ne sera jamais promu, ou celle de celui qui rêvait d'être flic et qui ne dépassera pas celui d'agent de sécurité chez Walmart.
Le syndic a déjà une fâcheuse tendance à s'intéresser aux broutilles facile à sanctioner, et à laisser courrir des dangers publics plus difficile à coincer. La clientèle d'affaire que vise cette avocate en a vus d'autre, et n'a pas besoin d'être chaperonée par le syndic.