Loi spéciale : Patrons réjouis et travailleurs amers

Agence Qmi
2013-07-02 07:00:00

«Quand on te rentre de force, quand on te rentre de reculons, j’espère qu’on ne te demande pas un sourire dans la face», a laissé tomber avec dépit Yves Ouellet, porte-parole de l’Alliance syndicale de la construction lors d’un point de presse à Montréal.
«On est extrêmement déçus. C’est une loi spéciale qui enlève le droit de grève aux travailleurs. Mais elle est là et les travailleurs vont la respecter», a ajouté M. Ouellet.
L’Alliance et le patronat ont jusqu’au 30 juin 2014, date de péremption de la loi spéciale, pour s’entendre sur une nouvelle convention collective.
«Ce n’est pas fini. Ce n’est jamais fini. On va continuer à négocier. Les patrons ont un an pour réajuster le tir», a lancé M. Ouellet.
Marionnettes du patronat?
Le porte-parole de l’Alliance syndicale a profité du point de presse pour lancer une flèche à la CAQ et au PLQ. Ces deux partis ont voté un amendement qui réduit la portée de la loi spéciale à un an et ont tenté de réduire la hausse salariale prévue de 2 % à une simple indexation.
«On a regardé les débats avec attention: c’est le pire spectacle de ventriloque que j’aie vu de ma vie. Ce n’était pas l’opposition qui parlait hier (dimanche), c’était le Conseil du patronat et l’Association de la construction du Québec», a-t-il ajouté.
L’ACQ n’a pas souhaité réagir lundi à l’adoption de la loi. De son côté, la Fédération des chambres de commerce du Québec aurait préféré que l’augmentation salariale ne soit que de 1,5 %, plus près de l’inflation.
Collaboration souhaitée
Quant au Conseil du patronat, il dit espérer que la loi spéciale enverra le message aux syndiqués qu’ils devront collaborer avec les employeurs.
La loi spéciale pour forcer le retour sur les chantiers des travailleurs en grève des secteurs institutionnel, commercial et industriel de la construction a été adoptée dans la nuit de dimanche à lundi par les députés après 14 heures de houleux débats.