Les avocats des élections

Avocat et politicien, un peu le même mandat

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Marie Pâris

2014-03-24 11:15:00

Candidat pour la Coalition Avenir Québec dans Sainte-Rose, Me Domenico Cavaliere, président de la Commission juridique de son parti a répondu à nos questions…

Avocat trilingue, Me Domenico Cavaliere est membre du Barreau du Québec depuis 2005, et exerce en pratique privée.

Titulaire d’un baccalauréat en droit de l’Université de Montréal et en sciences politiques de l’Université Concordia, il a également travaillé comme analyste de commercialisation pour Corby Distilleries Ltée.

Depuis l’élection de 2012, cet avocat âgé de 38 ans est président de la Commission juridique de la Coalition Avenir Québec (CAQ). Droit-inc en avait déjà fait un article, suite à un premier portrait de Me Cavaliere.

Droit-inc : Qu’est-ce qui vous a motivé à vous lancer dans la campagne ?

Me Cavaliere : Ma frustration avec l’état de nos services et le fait que nous sommes, comme contribuables, toujours obligés d’en donner davantage à l’État sans que les choses s’améliorent. C’est la raison principale qui m’a motivé, et la CAQ a justement comme principe fondateur celui de s’attaquer à corriger cette situation.

Quels sont les trois principaux objectifs de votre programme ?

Me Domenico Cavailere est candidat pour la Coalition Avenir Québec dans Sainte-Rose
Me Domenico Cavailere est candidat pour la Coalition Avenir Québec dans Sainte-Rose
Sans hiérarchiser nos buts, nous devons bien évidemment relancer l’économie. Pour ce faire, nous avons non seulement un projet, mais une vision pour atteindre cet objectif, celui du Projet Saint-Laurent (PSL). Le PSL est le moyen par lequel nous serons en mesure de générer de l’investissement privé de façon importante dans l’économie et donc de créer des emplois de qualité bien rémunérés.

La mise en œuvre pragmatique de cette philosophie passe par la création de centres d’innovation dans la vallée du Saint-Laurent, dans le même style de ce qui s’est fait dans la Silicon Valley en Californie, mais à saveur québécoise. Pourquoi cette vision est réalisable et serat-elle efficace? Parce qu’on sait qu’avec un environnement propice pour l’investissement privé, cela devient générateur de prospérité économique.

Et qu’est-ce que l’investissement privé recherche ? Il recherche l’innovation, à être toujours à l’avant-plan de ce qui se fait et se crée. De façon tangible, on met cette vision en place en rapprochant les centres de recherche universitaires avec l’industrie québécoise, à la fois physiquement et opérationnellement. De plus, il faut s’assurer de bien outiller ce partenariat.

Deuxièmement, il faut s’occuper de la restructuration de nos institutions publiques pour augmenter la quantité et la qualité des services offerts directement à la population. À cet égard, nous proposons un allègement des structures bureaucratiques, principalement par voie d’attrition. Cela s’insère dans l’optique de pouvoir dégager une marge de manœuvre budgétaire importante pour financer une augmentation des services à la population, sans pour autant augmenter le fardeau fiscal des familles.

Enfin, et ce n’est pas le moindre point, nous devons faire de l’éducation une priorité parce qu’elle constitue la fondation sur laquelle on bâtit une société prospère. Si l’on veut établir une économie du savoir au Québec, cela passe sans équivoque par le chemin de l’éducation. C’est pour cette raison que nous faisons de la lutte au décrochage un de nos chevaux de bataille.

À ce titre, nous proposons un investissement direct de 40 millions de dollars au niveau primaire et secondaire, pour augmenter nos effectifs professionnels. Cela veut dire concrètement 500 professionnelles (psychologues, orthopédagogues, etc.) de plus dans les écoles primaires, qui auront comme mandat de se rendre dans les CPE et les garderies pour dépister des problèmes d’apprentissage parmi les jeunes de 3, 4 et 5 ans.

En quoi votre métier d’avocat vous aide-t-il en politique ?

En tant qu’avocat, nous sommes appelés à défendre les droits et les intérêts de nos clients. En politique, le mandat est sensiblement pareil dans le sens où on est là pour défendre les intérêts de tous les Québécois. Donc on met à l’œuvre nos compétences d’avocat pour faire valoir leurs intérêts.

Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre ce parti ?

Je retrouve mes convictions dans la Coalition Avenir Québec. Je trouve qu’elles représentent très bien mes valeurs personnelles. D’autre part, je travaille étroitement avec le parti depuis plus de deux ans maintenant et suis venu à connaître tous ceux qui y travaillent et y militent et je constate que ce sont des gens extraordinaires. Cela ne fait que m’encourager davantage.

Il y a beaucoup d'enjeux juridiques dans cette élection, notamment autour des droits de la personne avec la Charte... Quelle est votre position ?

Notre position sur la charte est claire. Nous sommes pour, évidemment pour confirmer notre adhésion aux principes de la neutralité de l’État et l’égalité entre homme et femme, cependant en ce qui concerne l’interdiction des symboles religieux, nous croyons qu’elle devrait s’appliquer uniquement à des fonctionnaires de l’État en position d’autorité vis-a-vis de leurs bénéficiaires.

Que retirez-vous de cette campagne, d’un point de vue personnel ?

La satisfaction personnelle d’avoir fait ma part pour essayer d’assurer un avenir plus prospère au Québec pour mes enfants. En tant que père, je crois même que j’ai l’obligation de le faire.

Pendant la campagne, continuez-vous à pratiquer ?

Oui, mais minimalement. Je fais uniquement de la gestion de dossiers déjà ouverts.

Selon vous, quels sont les points des programmes des autres partis qui seront impossibles à mettre en place ?

Si l’on parle du Parti québécois, leur projet de loi sur la charte tel qu’ils l’ont rédigé va sans doute échouer aux tests juridiques. De plus, je crois qu’ils ont des failles importantes dans leur budget.

Au sujet du Parti Libéral du Québec, je crois fermement qu’ils vont renier un bon nombre de leurs promesses électorales de nature fiscale. En particulier leur engagement d’investir 825 millions de dollars dans les services aux aînés. Je ne crois pas en leur capacité de garder toutes ces promesses sans restructurer nos institutions publiques, notamment nos réseaux d’éducation et de santé publique.

Que pensez-vous de l'adoption du nouveau Code de procédure civil par le gouvernement ? Faut-il aller plus loin ?

Sans avoir fait une analyse approfondie de la loi instituant le nouveau code, à ce jour, je crois que c’est déjà un bon chemin de fait. Il est clair que la réforme aura effectivement comme effet d’accroître l’accessibilité à la justice et de simplifier le processus judiciaire.

Que pensez-vous de la candidature de PKP ?

Pour moi, il est clair que M. Péladeau doit choisir entre être au service des Québécois en tant que politicien ou garder son empire médiatique. Les deux ne sont pas conciliables, ne serait-ce que pour des fins d’apparence.

Si vous êtes élu, allez-vous continuer à pratiquer ?

Non, si je suis élu, j’ai l’intention de me dévouer entièrement aux fonctions de député.

Il y a beaucoup d'avocats dans les listes du PQ, PLQ et CAQ, et pas dans les autres partis... Qu'en pensez-vous ?

Je crois que c’est une bonne chose, parce qu’après tout, nos députés sont appelés à légiférer, et selon moi, cela ne peut qu’être un atout pour un législateur d’avoir des connaissances juridiques accrues.

Si votre parti arrive au pouvoir, qui sera à votre avis le prochain ministre de la Justice ? Et qui voudriez-vous à ce poste ?

Sans pour autant les nommer, nous avons un grand nombre de candidats et candidates qui ont les compétences nécessaires pour remplir ce poste. Mais je ne me prononcerai pas en faveur d’un individu en particulier, puisque ce choix demeure la prérogative du Premier ministre.

Un message pour vos confrères ?

Un grand merci à tous ceux et celles qui m’ont appuyé dans cette aventure. Je veux leur dire que je ne baisse pas les bras et que tout est encore possible !
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