Retour sur la saga du Barreau

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Céline Gobert Et Emeline Magnier

2015-07-23 15:00:00

Basse stratégie électorale ou fausse théorie du complot? Comment en est-on arrivé à ce que la bâtonnière poursuive son ordre professionnel? Retour sur une histoire pleine de rebondissements….

Comment en est-on arrivé à ce que la bâtonnière poursuive son ordre professionnel?
Comment en est-on arrivé à ce que la bâtonnière poursuive son ordre professionnel?
La tension au Barreau est montée d’un cran hier alors que la bâtonnière, Me Lu Chan Khuong, a déposé une requête pour contester sa suspension et demander la condamnation des membres du conseil d’administration, de la secrétaire de l’ordre et de la directrice générale à des dommages exemplaires.

La demande, qui comprend également des ordonnances de sauvegarde, sera présentée le 27 août 2015 à la Cour supérieure de Québec.

Pour Me Khuong, il s’agit d’une « basse stratégie électorale » visant à lui faire « perdre son poste de bâtonnière ». D’après les prétentions alléguées dans la requête, les fuites relatives à la procédure de non-judiciarisation dont elle a fait l’objet, et celles liées à l’annonce de sa suspension dans les médias, proviendraient d’un membre du CA ou de dirigeants de l’Ordre, ce que le Barreau nie fermement, rejetant la théorie du complot.

Retraçons le fil des événements depuis l’arrivée de Me Khuong au Barreau du Québec.

1- Élection par acclamation de Me Lu Chan Khuong à la vice-présidence : Le 31 mars 2014 à 16 heures, date limite du dépôt des bulletins de candidature, seule une candidate était en lice pour occuper le poste de vice-présidente : Me Lu Chan Khuong sera vice-présidente du Barreau du Québec, son entrée en fonction a lieu le 7 juin 2014, lors du Congrès annuel du Barreau du Québec.

2- Application de la nouvelle gouvernance : Le 2 décembre 2014, le projet de loi n 17 qui instaure la nouvelle gouvernance au Barreau du Québec est adoptée. Le bâtonnier sera toujours élu au suffrage universel des membres pour un mandat de deux ans renouvelable, et le CA élira deux vice-présidents. La règle selon laquelle le vice-président élu un an auparavant est confirmé bâtonnier l’année suivante ne pourra plus s'appliquer. Me Khuong devra aller en élection.

3- Annonce des candidatures au bâtonnat : Le 13 novembre 2014, c’est dans une chronique publiée sur Droit-inc que Me Luc Deshaies, associé chez Gowlings à Montréal, annonce qu’il entre dans la course. Il montera une équipe de candidats aux postes d’administrateurs. Quelques jours plus tard, Me Khuong, associée au sein du cabinet Bellemare Avocats à Québec, fait elle aussi son annonce.

4- Programmes des candidats : Réduction de la cotisation annuelle, baisse de la prime d’assurance professionnelle, reconnaissance des heures pro bono au titre de la formation continue, baisse des salaires et meilleure gestion des finances sont quelques-uns des chevaux de bataille de Me Khuong, tandis que ceux de Me Deshaies concernent la revalorisation de l’image de la profession dans l’opinion publique, le virage électronique, ou encore la place de la nouvelle génération.

Le 24 avril 2015, Me Deshaies envoie à l’ensemble de ses confrères une infolettre contenant une liste d’appuis
Le 24 avril 2015, Me Deshaies envoie à l’ensemble de ses confrères une infolettre contenant une liste d’appuis
5- Plainte de Me Khuong auprès du comité électoral : Le 24 avril 2015, Me Deshaies envoie à l’ensemble de ses confrères une infolettre contenant une liste d’appuis. Parmi les avocats cités, plusieurs n’ont pas confirmé leur soutien au candidat. Évoquant un « manque de rigueur » et « un stratagème malveillant », Me Khuong fait parvenir une plainte au comité électoral le 26 avril. Elle y évoque également la présence d’un associé de Me Deshaies, Me François L’Heureux sur le comité électoral et exige sa démission en invoquant un conflit d’intérêt.

6- Réponse du Barreau à la plainte de Me Khuong : Dans une lettre datée du 27 avril 2015 et signée par Me Sylvie Champagne, secrétaire de l’Ordre, le Barreau considère qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts en raison de la présence d’un associé de Me Deshaies sur le comité électoral, rappelant que Me L’Heureux a signé « un serment et agit de façon impartiale et il ne se livre à aucune activité de nature partisane. »

Le Barreau exige de Me Deshaies l’émission d’un erratum à destination des 25 000 membres concernant les « inexactitudes au niveau de ses appuis. » Ce dernier le fait rapidement… avant de retirer la liste de sa plateforme électorale, en raison de nouvelles erreurs.

7- Me Khuong rappelle à l’ordre le comité électoral : Le 17 mai 2015, Me Khuong écrit à Me Champagne et Me Lise Tremblay, directrice générale du Barreau, pour souligner que les membres n’ont pas reçu les deux rappels qui devaient être envoyés par l’Ordre pour les inciter à voter, tel que prévu dans les Procédures d’élections. Deux rappels sont finalement envoyés dans les jours qui suivront.

8 -Élection de la bâtonnière : Le 22 mai 2015, Me Khuong a été élue avec 62,91% des voix devant son rival Me Deshaies. 10 686 des 24 038 avocats ont exercé leur droit de vote lors du scrutin électronique. Parmi les 11 administrateurs avocats élus, sept membres de l’équipe de Me Deshaies accèdent au CA, parmi lesquels Mes Louis-François Asselin, qui deviendra vice-président.

9 - Passation des pouvoirs : Le 11 juin 2015, lors du 60e Congrès du Barreau du Québec à La Malbaie, Me Khuong reçoit ses pouvoirs des mains du bâtonnier sortant, Me Bernard Synnott.

Me Louis-François Asselin devient vice-président
Me Louis-François Asselin devient vice-président
10 - Première entrevue avec le journaliste de La Presse : Le 30 juin 2015, à midi, la bâtonnière Khuong accorde une entrevue téléphonique à un journaliste de La Presse, Philippe Teisceira-Lessard. Questionnée sur sa participation au programme de traitement non judiciaire, elle n’a confirmé ni nié les allégations selon lesquelles son nom figurait au registre provincial pour un dossier de vol à l'étalage, rapporte le journaliste.

11- Première réunion du CA convoquée par Me Champagne à la demande de Me Tremblay : Vers 16h00 le 30 juin 2015, le CA se réunit par conférence téléphonique. Me Khuong explique avoir fait l'objet d'une plainte à la police pour vol à l'étalage en avril 2014 et avoir accepté une procédure de non judiciarisation, sous la recommandation de son procureur, Me Jean-François Bertrand.

12- Deuxième entrevue avec le journaliste de La Presse : Le 30 juin en soirée, Me Khuong donne une seconde entrevue au journaliste, après que celui-ci ait joint Me Bertrand. Elle admet avoir accepté une procédure de non-judiciariation pour « éviter le tapage médiatique et « de perdre son temps à la cour ». Elle nie avoir commis un vol, indiquant qu’il s’agissait d’une erreur d’inattention.

13 - Parution de l’article dans La Presse : Le 1er juillet 2015, vers 8h00, l’article relatant les entrevues entre la bâtonnière et le journaliste est publié dans La Presse, et s’intitule : « Une plainte pour vol embarrasse la bâtonnière du Québec ».

14- Deuxième réunion du CA : Le 1er juillet 2015 à 10h00, une nouvelle réunion du CA est organisée en urgence. Une résolution est adoptée à l’unanimité des 13 administrateurs présents demandant la démission de la bâtonnière, ce qu’elle refuse.

Me Sylvie Champagne, secrétaire de l'ordre
Me Sylvie Champagne, secrétaire de l'ordre
15- Troisième réunion du CA : À 13h43 le même jour, la bâtonnière est convoquée à une troisième réunion du CA devant se tenir à 15h00. À 14h41, un article est publié sur La Presse intitulé : « Le Barreau suspend la bâtonnière ». À 15h00, le CA adopte une résolution visant à suspendre temporairement avec traitement la bâtonnière.

16- Formation d’un nouveau Comité d’éthique et gouvernance : Le 2 juillet 2015, une résolution est adoptée par le CA, créant un Comité d'éthique et de gouvernance dont le mandat est d’analyser la situation de la bâtonnière et ses commentaires. Ce comité est composé de trois membres du CA : Me Pierre Lévesque, qui assurera la présidence, Me Antoine Aylwin, vice-président du CA, Mme Louise Lafrenière (représentante du public), et de la secrétaire du Barreau, Me Champagne. Ces nominations mettent fin au mandat de l’ancien comité de gouvernance sans que certains de ses membres en aient été avertis.

17- Mobilisation contre la suspension de la bâtonnière : Plusieurs Barreaux de section adoptent des résolutions pour demander la réintégration de Me Khuong, dénoncer la précipitation avec laquelle le CA a agi et s’interrogent sur les bases légales justifiant la décision. Une pétition citoyenne et des lettres ouvertes de personnalités de la communauté juridiques sont aussi lancées.

18- Création d’un comité ad hoc : Dans une lettre datée du 7 juillet 2015, le président du Comité d'éthique et de gouvernance informe le CA de la décision de son comité de se récuser de ce dossier « au vu des circonstances particulière de cette affaire » et même s’ils « sont d'avis que d’un point de vue juridique, « ils peuvent donner suite au mandat ». Par résolution datée du 9 juillet 2015, le CA crée un comité ad hoc présidé par Me Paul-Arthur Gendreau, avocat-conseil chez Langlois Kronström Desjardins, l'ancienne bâtonnière Me Madeleine Lemieux, et Me William Atkinson, qui jusqu'à son récent départ à la retraite, pratiquait chez McCarthy Tétrault.

19 - Mise en demeure de Khuong : Le 9 juillet 2015, Me Khuong fait parvenir une mise en demeure aux administrateurs du Barreau du Québec qui l’ont suspendue le 1er juillet dernier, ainsi qu’à Mes Tremblay et Champagne. Elle demande l’annulation de la résolution prononçant sa suspension, exige aussi des excuses publiques et réserve ses recours en diffamation.

Me Lise Tremblay, DG
Me Lise Tremblay, DG
20- Le Barreau répond à un article paru dans Le Devoir : Le 14 juillet 2015, le CA, sous la plume de Me Asselin, répond à un éditorial d’Antoine Robitaille paru dans le Devoir le 11 juillet dans lequel ce dernier avait plaidé notamment pour de nouvelles élections, en plus de déclarer que le comité ad hoc formé par le CA « est risible » et « n’a d’indépendant que le nom ». Me Asselin indique que la situation devait être soumise au Comité de gouvernance et d’éthique qui, comme le CA, est indépendant.

21- La réponse du Barreau à la mise en demeure : Le 16 juillet, Me Raymond Doray, de Lavery, répond au nom du Barreau à la mise en demeure de Me Khuong. Il soutient que la suspension de la bâtonnière est fondée et que la situation doit être analysée par le comité ad hoc dans les meilleurs délais.

22- La requête déposée par Me Khuong : Le 22 juillet 2015, Me Khuong dépose une requête à la Cour supérieure de Québec visant à faire annuler les résolutions prises par le CA relatives à sa suspension, à la création du comité d’éthique et du comité ad hoc et à obtenir la condamnation des membres du CA, de Mes Tremblay et Champagne à des dommages exemplaires ainsi qu’au paiement de ses frais extrajudiciaires.

23- La réplique du Barreau : Le 23 juillet 2015, par communiqué le Barreau « dénonce (...) la stratégie de la bâtonnière consistant à discréditer l’institution » et « nie fermement que les fuites alléguées par la bâtonnière soient l’œuvre d’administrateurs ou de dirigeants de l’Ordre ».

24- Convocation d’une assemblée extraordinaire : 140 avocats ont signé une requête demandant la convocation d'une assemblée générale extraordinaire des membres du Barreau qui est envoyée à la secrétaire de l’Ordre. Ils se disent « préoccupés des gestes posés et des résolutions adoptées par les administrateurs du Barreau (...) qui ne reposent sur aucun fondement juridique ». L'assemblée se tiendra le 24 août à 17 h 30 au centre Sheraton à Laval.

25- Quelle sera la suite ?...

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29 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 8 ans
    Manquement déplorable
    Quelle décision déplorable de Me Khuong de trainer notre institution, notre Ordre professionnel, continuellement dans les médias et, question de faire bonne mesure, de déposer une poursuite fleuve publique en refusant de laisser une chance au processus interne. C'est réellement malheureux pour notre profession. À titre de membre du Barreau qui n'est qu'un spectateur qui doit répondre aux commentaires des clients à cet égard, je ne peux que déplorer la situation.

    • Anonymous
      Anonymous
      il y a 8 ans
      Le processus interne
      Vous oubliez que le "processus interne", soit le comité ad hoc, n'a pas encore communiqué avec Me Khuong. Elle n'a pas non plus à attendre que le comité se bouge les fesses, d'autant plus que le C.A. dit à mots à peine couverts qu'ils ne reviendront de toute façon pas sur leur décision.
      Dans les faits, j'y vois de moins en moins un litige purement juridique, et de plus en plus une épreuve de force entièrement politique.
      C'est à qui craquera sous la pression le premier.

    • rodrigue
      rodrigue
      il y a 8 ans
      M
      Lisez donc l'article et toutes les fautes commises par le Barreau avant de nous abreuver de votre défense inepte de cette organisation.

    • Charles Belleau
      Charles Belleau
      il y a 8 ans
      Solution politique à problème politique
      Le problème est effectivement politique et prend aussi ses racines en partie dans les règles de la nouvelle gouvernance. À court terme, il faudra donc bien trouver une solution politique à la crise actuelle, quitte à s'interroger ensuite sur l'efficacité du nouveau régime.

  2. rodrigue
    rodrigue
    il y a 8 ans
    M
    À l'ensemble des avocats qui n'en ont que pour l'image, la protection de l'institution et autres balivernes, prenez quelques jours pour lire la théorisation de Kohlberg sur le développement moral. Votre pensée qui en revient de manière rigide et lancinante à l'ordre et à l'institution correspond, selon le chercheur, au quatrième des six stades de développement moral. Autrement, vous nous abreuvez d'arguments éthiques/moraux qui sont à la portée d'adolescents. Comme avocats, je vous dirais que ça fait un peu pic pic.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      stades de développement
      Un peu comme l'utilisation de sophismes comme l'appel à l'autorité que vous tentez de faire. J'ai appris ça au secondaire...

    • Socrate
      Socrate
      il y a 8 ans
      Des sophismes
      Apprenez vos sophismes. L'appel à l'autorité est une erreur de logique uniquement lorsque celui qui présente l'argument tente de le faire passer pour vrai seulement sur la base de la source, et non sur le fond. Ici, un auteur a été cité à titre de source mais c'est ce qui a été dit qui est réellement invoqué, et non l'auteur.

      Un exemple de véritable sophisme serait : "le CA du Barreau a dit qu'il agissait pour l'intérêt du public. Le CA du Barreau agit donc pour l'intérêt du public."

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      Bel effort Socrate!
      Votre exemple de sophisme serait plutôt un argument de principe (ou raisonnement circulaire).

      Par ailleurs, l'appel à l'autorité est une erreur de raisonnement lorsqu'il n'existe pas vraiment de champ d'expertise. Je vous soumets que c'est le cas pour le développement moral.

      Finalement, en tant qu'avocat vous devriez savoir que l'appel à l'autorité est une erreur de logique dans plusieurs autres situations, notamment lorsqu'il existe une autre autorité avec un point de vue différent.

    • Rodrigue
      Rodrigue
      il y a 8 ans
      M
      Merci, je n'aurais mieux su dire. Anonyme devrait surveiller son usage de grands dont il ne contrôle pas entièrement le sens.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      Pourtant!
      Certains d'entre nous les connaissons tellement bien que nous n'avons même pas besoin des efforts ratés de nos amis pour nous défendre!

    • Socrate
      Socrate
      il y a 8 ans
      Des sophismes (2)
      Votre raisonnement mène à la conclusion que quiconque invoque un auteur scientifique dans un débat d'idées commet nécessairement une erreur de logique du type "appel à l'autorité".

      Une fois que vous aurez pris connaissance de votre propre erreur de logique, je ne doute point que vous reviendrez présenter votre mea culpa ci-dessous.

      Au plaisir de vous lire...

      PS : Le fait que vous ne connaissiez pas de champ d'expertise portant sur le développement moral ne veut pas dire qu'il n'existe pas de champ d'expertise sur le développement moral. Je ne ferais certes pas appel à votre autorité en cette matière...

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      Bel effort Socrate (2)
      Oh, petit strawman pour chercher à marquer des points. Un peu facile, non?

      Votre conclusion découle d'une interprétation erronée de ce que j'ai écrit. Vous avez fait exprès?

  3. DB
    25
    Amusons-nous pour le no 25 de cette saga:

    a) La Cour oblige le CA a réintégrer la Batonnière. Elle doit ensuite gérer le Barreau avec le CA et obtenir la majorité du CA pour mettre en place ses réformes. Après toutes les attaques personnelles, bonne chance.

    b) La Cour rejette la demande de la Batonnière. Elle demeure donc suspendue jusqu'à nouvel ordre.

    Bizzare, mais c'est la deuxième solution qui a la meilleure chance de mettre fin à tout ce cirque.

    Alors, quelle est la solution la plus raisonnable?

    Ce n'est pas juste? Peut-être. Mais je ne trouve pas que c'est dans le meilleur intérêt du Barreau ou du public que la Batonnière poursuivre le Barreau. Ni de retrouver cette affaire constamment dans les médias.

    • Rodrigue
      Rodrigue
      il y a 8 ans
      M
      Commentaire typique des avocasseux des années 2000. De la justice vous dites? Laissez nous tranquilles, on veut de la forme! Exactement ce que me Deshaies proposait comme programme pour le Barreau!

    • DB
      De la forme?
      Vous voulez de la forme? Très bien: La batonnière ne peut en aucun cas réaliser ses objectifs électoraux sans convaincre la majorité du CA de voter en faveur. Clair?

      Elle doit gagner le support et la confiance du CA. Même si elle a obtenu 63%.

      Les USA sont très souvent gouverné par un président d'un parti et une chambre de l'autre (c'est le cas présentement). Le truc c'est de convaincre. Disons que la Batonnière a un obstacle important et que ses réformes ne verrons pas le jour rapidement, même si elle était éventuellement réintégrée dans ses fonctions. À moins que le CA décide de les réaliser, avec ou sans la Batonnière.

      La sentence, en démocratie, pour ne pas réaliser ce que demande les électeurs, est électorale. La prochaine échéance est dans un an pour une partie du CA.

      Il n'y a aucune disposition prévoyant une élection anticipée, ni pour la Batonnière (même si elle démisionnait, elle serait remplacée à l'interne) ni pour un membre du CA.

      Alors, si vous voulez vraiment respecter la forme...

      Plutôt que de constamment crier au complot, il vaudrait mieux demander que le CA se mettre au travail pour réaliser les promesses électorales soutenues par la majorité. Qu'est-ce qui est le plus important, la Batonnière, ou le programme de la Batonnière?

  4. JPG
    Rôle du Barreau
    À chaque jour, nous recevons de nouveaux communiqués portant le sigle officiel du Barreau. Or, la poursuite intentée vise d'abord et avant tout les membres du C.A. à titre personnel, ainsi que deux employés du Barreau du Québec à titre personnel.
    Le Barreau lui-même n'est que mis-en-cause, et la responsabilité de l'institution en tant que telle n'est nullement visée.

    Par conséquent, comment se fait-il que les défendeurs visés à cette procédure bénéficient de la liste d'envoi du Barreau du Québec, pour nous envoyer des communications se voulant "officielles"? Il est vraiment troublant de constater que la permanence du Barreau du Québec semble avoir pris fait et cause pour les membres du C.A. poursuivis personnellement, plutôt que d'avoir adopté la plus stricte neutralité.

    Il ne me semble pas approprié que les membres du C.A. aient accès aux ressources institutionnelles du Barreau pour se défendre d'une poursuite en responsabilité personnelle.

    Depuis le début de cette affaire, la bâtonnière est pratiquement traitée comme une employée salariée du C.A., que ce dernier peut congédier, suspendre, empêcher d'accéder aux ressources de l'institution dont elle fait partie, etc...

    J'ai lu dans Le Devoir de ce matin un extrait de l'entrevue accordée par le vice-président Asselin au journaliste du Devoir. Disons que je n'ai pas été impressionné. On croirait lire les propos d'un non-juriste pris dans un litige avec son voisin, et qui refuse de même envisager prendre un peu de recul. Or, si toutes ces personnes étaient vraiment préoccupées de l'image du Barreau, et non de protéger leurs egos personnels, elles auraient déjà réalisé que l'affaire a totalement dérapé, qu'il ne donnait rien de s'entêter, et qu'il aurait mieux valu lever cette suspension, quitte à revisiter par la suite toute la question du Simons à tête reposée.

    Pour avoir plaidé de nombreuses affaires en droit administratif et disciplinaire au cours des années, je cherche toujours la source du pouvoir du C.A. de suspendre la bâtonnière ÉLUE de ses fonctions. Il ne s'agit pas ici de suspendre un employé, ni même un dirigeant nommé, mais d'une fonction démocratiquement élue. Or, même dans les pires cas de fraude ayant animé le monde municipal depuis quelques années, les maires ou conseillers municipaux n'ont pas été suspendus de leurs fonctions à quelques minutes de préavis par leurs conseils municipaux.

    J'espère simplement que l'assemblée générale qui doit être convoquée le sera après la période des vacances, de manière à permettre au plus grand nombre possible de membres d'y assister. Il est temps de mettre un terme à cette histoire ridicule, ainsi qu'aux dépenses sans nul doute substantielles engrangées par la Barreau (à nos frais) en raison de la position maintenue par le C.A. Malheureusement, ça prend des incidents comme ceux-ci pour nous forcer à nous impliquer dans la gouvernance de notre ordre professionnel et d'y faire le ménage, tant sur le plan administratif que budgétaire, qui semble s'imposer.

  5. Jean H. Gagnon, Ad.E.
    Jean H. Gagnon, Ad.E.
    il y a 8 ans
    J'ai mal à ma profession!
    Quel triste spectacle de part et d’autre qui cause un énorme préjudice à toute notre profession et à son image.

    A-t-on oublié que le rôle premier du Barreau du Québec est la protection du public?

    Où sont passés les « Maîtres en solutions »?

    Où sont passés la collaboration, la réserve et le professionnalisme que le Barreau exige de chacune et de chacun de nous?

    Ne serait-il pas temps que chacune des parties s’assoie quelques instants pour réfléchir avec un peu de sérénité ses objectifs et à des solutions autant pour elle que pour le sain fonctionnement et la réputation du Barreau et de ses membres?

    À toutes mes jeunes consœurs et à tous mes jeunes confrères : Il ne s’agit vraiment pas là d’un bel exemple pour vous.

    Depuis 41 ans, j’ai toujours été très fier d’être avocat, mais là, je dois avouer que j’ai mal à ma profession…

    Jean

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      Bon ça va aller le gramophone on connait la chanson
      Tout le monde sait que vous voulez des "maîtres en solution". Tout le monde sait que vous proposez la médiation. Tout le monde sait que c'est d'ailleurs votre secteur d'activité.

      POURQUOI?

      Parce que, et avec égards, vous vous efforcez de le publier à hauteur d'une fois aux deux semaines dans un article de droit-inc. Tout ce que vous annoncez dans votre commentaire n'est qu'une répétition de vos articles passés.

      Je vous aime bien mais à force de redondance ça en est lassant.

    • Maurisse
      Maurisse
      il y a 8 ans
      Sad but true comme chantait l'autre
      Difficile de diverger d'avis avec vous.

    • Rodrigue
      Rodrigue
      il y a 8 ans
      M
      Me Gagnon il était plus que temps et si cette affaire peut finalement vous ouvrir les yeux sur une grande partie de votre profession, remerciez le ciel!

    • JPL
      J'adhère
      Merci, Me Gagnon. Je partage votre opinion.

      Étant un jeune avocat, je trouve cette saga complètement ridicule. C'en est assez. Il est temps que les protagonistes reviennent sur Terre, prennent des grands respires et calment le jeu.

      La profession a été suffisamment écorchée. La médiatisation et la judiciarisation de ce conflit enveniment les relations entre avocates et avocats ainsi qu'ils paralysent le fonctionnement d'un ordre profession dont la mission est, doit-on le rappeler, la protection du public.

      Notre réputation n'étant déjà pas très élevée dans l'opinion publique, je n'ose pas imaginé ce qu'il en est devenu avec toute cette histoire.

      Vivement une sortie de crise rapide qui fera appel à la raison, plutôt qu'aux canons!

  6. Themis Roussos
    Themis Roussos
    il y a 8 ans
    Bravo
    ''Un peu comme l'utilisation de sophismes comme l'appel à l'autorité que vous tentez de faire. J'ai appris ça au secondaire...''

    Priceless, merci d'avoir si bien répondu à ce dirigeable gonflé de condescendance.

  7. Rodrigue
    Rodrigue
    il y a 8 ans
    M
    Un autre qui s'auto-rajoute l'insulte à l'injure en démontrant sa complète méconnaissance de ce qu'est un sophisme.

    • PP
      Ça va faire les cours de Philo du CÉGEP
      Arrêtez de parler de sophismes très facile de voir que vous n'êtes pas des avocats qui pratiquent ou qui ont de vrais clients pour parler de la sorte.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      à chacun sa marotte
      Pourtant ils sont de toute évidence nécessaires, même pour les gens qui se donnent des noms de philosophes.

      Par ailleurs, j'arrêterai quand il n'y aura plus de commentaires sur la grammaire dans des commentaires laissés en toute vitesse!

  8. Anonyme
    Anonyme
    il y a 8 ans
    Moi j'en veux pour mon argent
    Comme cette affaire paralysera certainement le fonctionnement du Barreau, et qu'il serait surprenant que l'organisme accorde un remboursement de cotisation, j'espère en avoir au maximum pour mon argent en terme de spectacle: diffamation tonitruante, crêpage de chignon acharné, torrent de bouette médiatique, trahison shakespearienne, tragédie grecque, scandale dans la magistrature, journalisme à gogo, intervention gouvernementale, alouette...

    Mon wetdream ultime serait que Me Jean H. Gagnon, Ad.E, LL.B, O.C, O.Q., C.r., B.C.B.G., ... soit capable de convaincre les protagonistes de régler la chose par un combat de lutte dans le Jello.

  9. Anonyme
    Anonyme
    il y a 8 ans
    re: argent
    "diffamation tonitruante, crêpage de chignon acharné, torrent de bouette médiatique, trahison shakespearienne, tragédie grecque, scandale dans la magistrature, journalisme à gogo, intervention gouvernementale, alouette..."

    So far, so good, non?

    En passant, si c'est votre "wetdream ultime", vous manquez d'imagination ou avez des intérêts différents des miens!

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      so far so good dites-vous ?
      De quoi laisser pendre la langue du côté de la bouche d'épuisement. On dirait que nous sortons d'un grotte en homme de caverne, mais tous encore frais et récents, ou modernes dirais-je.

      Des tentatives échouées de séduction, des théories du complot, des mélodrames psychodélic à Laval, (pléonasme, je sais) mais heureusement nous naviguons vers la fin. De quoi galvaniser les têtes!

      Je t'embrasse. Sincèrement, Lu Chan xx

      Celle-là, au moins, elle va le suivre longtemps. C'est la meilleure. Smak Smak mwa mwa Louis. On t'aime, et tu ne peux pas y échapper. Reste qu'à l'assemblée, on verra comment vous le démontrer.

  10. Public
    Public
    il y a 8 ans
    Questionnement
    Suites aux fuites relatives à la procédure de non-judiciarisation est ce que le syndic va faire enquête ? L immunité des administrateurs est elle valide ? Merci de m éclairer

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