Comment j'ai trouvé ma place en droit

Dominique Bougie
2010-12-06 11:15:00
Je me souviens également avoir pensé : « Jamais je ne ferai partie de ces étudiants…».
J’avais tort.
Le droit de se tromper ...
Depuis l’âge de 15 ans je souhaitais devenir avocate.
Bien que j’aie adoré mes études collégiales au centre-ville de Montréal, je voulais maintenant essayer quelque chose de différent et j’avais entendu d’excellents commentaires sur l’Université de Sherbrooke.
Malheureusement, ma vie là-bas était loin de me combler et je me suis mise à tout remettre en question.
Mon désir de revenir à Montréal, mes résultats scolaires qui n’étaient pas à la hauteur des centaines d’heures que je pouvais investir dans mes études, etc.
Au printemps, à quelques semaines des finaux, j’ai tout abandonné.
Je me suis inscrite à l’Université de Montréal en communications.
Et de recommencer ...
Je me sentais à ma place entre les murs de cette grande institution.
Malheureusement, je sentais encore une fois que quelque chose ne fonctionnait pas. Je comparais sans cesse le droit aux communications et j’éprouvais maintenant un manque flagrant de passion face à mes études.
Auparavant, je pouvais passer des heures à parler de certains articles du Code civil ou d’un jugement rendu.
Malgré tout le respect que je voue aux communicologues, je n’avais pas l’impression que ce que j’apprenais en classe méritait d’être partagé, alors que selon moi le droit concerne tout le monde.
Il y avait aussi ce besoin d’appartenir à un ordre professionnel.
Non pas pour le prestige de ce que cela représente, mais plutôt pour le sentiment d’appartenance qu’il procure.

Il manquait définitivement de cet aspect pour moi fondamental dans mes études.
Il y a peu de choses plus difficiles dans la vie que s’avouer qu’on a fait une erreur.
J’ai dès lors compris que j’avais confondu certaines choses essentielles.
Ne pas aimer l’institution universitaire à laquelle on s’est inscrit ne signifie pas détester son champ d’études.
Je n’avais pas besoin de l’effervescence d’une vie étudiante trépidante pour me sentir accomplie, pas plus que de m’éloigner à 150 kilomètres de chez moi pour devenir une adulte.
J’ai donc fait volte-face, rempli une demande d’admission en droit à l’Université de Montréal et attendu impatiemment la lettre fatidique.
Pour finir par trouver !
Vous vous en doutez, j’ai finalement été acceptée.
Je n’ai jamais obtenu d’aussi bons résultats scolaires depuis la fin de mes études collégiales et je suis plus passionnée par le droit que jamais.
M’égarer pendant deux ans et me remettre en question m’a permis d’être certaine de mon choix.
Je ne savais plus qui j’étais sans un éventuel « L.L.B. » à côté de mon nom de famille.
Ce n’était pas d’être une simple femme d’affaires qui me convenait, mais plutôt de devenir une professionnelle du droit.
C’était de revoir les yeux intéressés de mon entourage quand je leur relatais les faits saillants de Daigle c. Tremblay.
Sentir que chaque vendredi, j’étais plus consciente de mes droits qu’au début de la semaine...
Les raisons qui nous poussent à faire certains choix sont propres à chacun.
C’est bien triste de regarder sa vie et dire : « j’aurais dont dû… »
Aujourd’hui, je sais exactement ce que je veux à l’avenir et je peux affirmer sans prétention que le monde peut s’attendre à de brillantes choses de ma part.