Cynik

Critiquer la leçon

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Cynik

2010-11-10 11:15:00

Cynik n'a pas envie d'être forcé dans son couple. L'union libre, il la veut vraiment libre. Hors de question que trois juges de la Cour d'appel ne s'invitent sous ses draps. Partagez-vous son avis? Pour le savoir, lisez la suite...
Le 6 novembre, la professeure agrégée Marie-France Bureau nous faisait la leçon dans ''La Presse'' nous enjoignant de louanger, avec elle, la décision rendue par la Cour d'Appel dans l'affaire Éric c. Lola.

Cet article a migré sur Droit-Inc.com et vous pouvez en prendre connaissance en cliquant ici.

Ayant par ailleurs beaucoup de respect pour Me Bureau, la position qu'elle soutient –là- génère, chez moi, une inquiétude comparable à celle que m'inspire la prolifération des déchets nucléaires...

À la défense de ce ramassis de papier que j'ai peine à qualifier de « jugement », les disciples zélés de la Cour d'Appel énoncent trois arguments qui devraient « rallier les consciences»:

(1) La mutilation du droit civil québécois se justifie du point de vue anglo-canadien;
(2) cette décision règle un « débat social »
Et, (3) c'est une bonne chose que de forcer l'engagement.

Ces trois arguments sont dénués de fondements juridiques. Ils se basent sur des raisonnements passionnels, empreints de sophismes, et d’une profondeur logique qui se mesure à l'échelle moléculaire...

1. Première erreur: comparer des pommes et des oranges

Depuis l'Acte de Québec, une des règles de base de notre société est la reconnaissance et la sauvegarde de notre régime de droit civil.

Pourquoi? Parce que, en tant que peuple, hier comme aujourd'hui, nous avons des manières différentes de vivre et de voir la justice par rapport au reste du Canada. Nous avons aussi des manières différentes de nous aimer et de concevoir l'attachement, l'engagement et la vie de couple.

En se servant de la Charte et de la jurisprudence anglo-canadienne pour casser le Code civil québécois, la Cour d'Appel dit que par rapport à des valeurs mais surtout, à des choix de sociétés qui ne sont pas les nôtres, nous sommes jugés « non-conformes » et devons être « rééduqués »...

Quebec – made in Canada...

2. Deuxième erreur: louanger la « résolution d'un débat social »

La suite logique, c'est de dire que « la société le réclamait »...

- Faux -

J'aimerais rappeler à ceux qui se targuent d'être des ardents défendeurs de la justice sociale de cette décision et qui la saluent que leur position est loin de faire consensus ou même de rallier la majorité de la population.

Ne vous érigez donc pas hâtivement en porte-parole de la province entière en prétextant régler « un débat social pour lequel la société réclamait justice »...

Aux dernières nouvelles, je n'ai pas eu vent d'une élection portant sur ce point, d'un référendum, d'une campagne de consultations publiques ou même d'un sondage qui vous autorise à dire que vous parlez au nom de la société.

Vous n'avez aucune légitimité pour prétendre réclamer ce changement au nom de tout le Québec – si vraiment vous dites qu'un changement social s'impose et que vous prétendez vraiment parler au nom de toute la société, je vous invite à respecter la démocratie et faire valoir vos opinions via l'adoption de lois par un législateur démocratiquement élu.

Ça, c'est du détournement de l'appareil judiciaire à fins politiques restreintes...

3. Troisième erreur: refuser le droit de vouloir être conjoint de fait.

Chiffre intéressant: dans environs 4 ruptures amoureuses sur 5, la fin de la relation origine des faits ou de la décision d'un seul des deux conjoints alors que l'autre ne voulait pas que la relation prenne fin.

Avec la stabilité relativement précaire des relations de couple contemporaines...

N'a-t-on plus droit passé un certain délai, en aucun contexte ni aucune circonstance, d'avoir encore -légitimement- crainte que ça soit l'autre qui nous lâche?

N'a-t-on plus le droit de vouloir être vraiment certain que ça va marcher avant de vouloir aller plus loin?

Que ceux qui n'ont jamais douté me jettent la première pierre!

Imposer des droits patrimoniaux analogues à ceux du mariage aux conjoints de fait, c'est enlever à ceux qui veulent en faire le choix le droit d'être certain de leurs sentiments pour leur conjoint et des sentiments que leur conjoint éprouve pour eux avant de s'engager.

(Et ça sera d'ordre public, donc même un contrat de vie commune ne pourra pas l'écarter. )


Je conclurais sur la note suivante : à ceux et celles qui disent que « c'est pas juste pour le conjoint désavantagé », pour XYZ raison... je réponds que jamais personne ne force qui que ce soit à rester dans une relation.

Si on veut qu'une personne prenne l'engagement de nous soutenir, il faut au moins la convaincre de vouloir prendre cet engagement; sinon, on peut toujours partir. Autrement, ce n'est plus une relation amoureuse, c'est de la prescription acquisitive sur l'être humain.

Est-ce que c'est vraiment -vraiment- notre choix de société ?

Cyniquement vôtre,


Le p’tit plus Droit-inc

Nous avons fait vibrer la corde sensible de Cynik en publiant un de ses commentaires la semaine dernière. Il ou elle a ensuite pris contact avec la rédaction de Droit-inc. Touchés par ses écrits, nous lui avons alors offert d’accéder à la gloire anonyme. Top là, Cynik écrira régulièrement sur notre site sous la rubrique : la Chronique de Cynik. Vous voulez savoir qui se cache sous ce pseudo. Voyons donc ! Si vous lisez Droit-inc, vous devez savoir que Ma Chouette restera Ma Chouette.

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14 commentaires
  1. Célibataire par choix
    Célibataire par choix
    il y a 15 ans
    Re : GBS
    > >En gros cynik a voulu dire, laissez nous baiser tranquille et faire des gosses à tout bout de champ, tout cela bien sûr en restant irresponsable
    >
    > Sûrement pas. Les enfants sont protégés, quel que soit le statut marital des parents. Une pension doit être versée.
    >
    > Ce que Cynik dénonce, avec raison, c'est qu'auparavant, il fallait être deux pour se marier, alors que maintenant, le mariage est automatique dans un couple, quelle que soit la volonté des individus qui le forment.

    Tout comme il faut être deux pour vivre ensemble, voyager ensemble, aller au restos ensemble.....Si on ne veut rendre aucun compte, être complétement libre et surtout, n'avoir personne à sa charge alors restons célibataire et vivons chacun chez soi.

    • Belette
      Belette
      il y a 15 ans
      Re : Re : GBS
      > Tout comme il faut être deux pour vivre ensemble, voyager ensemble, aller au restos ensemble.....Si on ne veut rendre aucun compte, être complétement libre et surtout, n'avoir personne à sa charge alors restons célibataire et vivons chacun chez soi.

      Voila tu as tout dis, on peut vivre une belle relation tout en restant chacun de notre côté!

      On s'entend que c'est p-e pas une union idéale mais ca fait quand même la job!

    • Célibataire par choix
      Célibataire par choix
      il y a 15 ans
      Re : Re : Re : GBS
      > > Tout comme il faut être deux pour vivre ensemble, voyager ensemble, aller au restos ensemble.....Si on ne veut rendre aucun compte, être complétement libre et surtout, n'avoir personne à sa charge alors restons célibataire et vivons chacun chez soi.
      >
      > Voila tu as tout dis, on peut vivre une belle relation tout en restant chacun de notre côté!
      >
      > On s'entend que c'est p-e pas une union idéale mais ca fait quand même la job!

      Ca fait la job jusqu'à ce que les deux personnes décident d'un commun accord s'ils veulent s'engager dans une union. Si la réponse est oui, alors il ne reste qu'à décider du type d'union qu'ils désirent. Pas très compliqué comme concept hein? Et finalement, j'ajoute que ca arrive à tout le monde de faire de mauvais choix et qu'il faut juste apprendre à vivre avec ses choix ou à passer à autre chose.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 15 ans
    Amour intense
    Être toujours collés ensemble, tue l’intensité des rapports. Moi, je vois mon copain une fois par semaine et je peux vous dire, que quand on se voit c’est l’extase, je suis sur la planète love et je ne veux pas la quitter ! J’ai très peur de la vie commune qui banalise les relations et qui finis par détruire l’amour d’où les divorces.

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