Des cabinets d’avocats cambriolés, juste en poussant la porte


Alors que le sujet de la cybersécurité est sur toutes les lèvres, les cabinets d'avocats devaient peut-être commencer par bien verrouiller leurs portes.
« Je suis désolé s’ils ferment mal leurs portes », souffle Omar, un des deux cambrioleurs de plusieurs cabinets d'avocats, qui étaient jugés récemment par un tribunal à Paris.
« Ils », ce sont des cabinets d’avocats parisiens cambriolés, rapporte le site spécialisé Chroniques Judiciaires.
Et si les deux voleurs, identifiés sous leurs prénoms Omar et Mehdi, visaient avant tout le matériel informatique, ce sont avec de nombreuses données sur des dossiers juridiques qu’ils sont repartis. Certains dossiers étaient même très médiatisés, comme le cambriolage de Kim Kardashian ou l’évasion du braqueur multirécidiviste Redoine Faïd.
D'ailleurs, les deux cambrioleurs s'étaient fait une spécialité de s'attaquer aux cabinets d’avocats. Peut-être par facilité…
« Le 2 juin, sur le boulevard Saint-Germain, ils sont entrés tous les deux dans un local commercial occupé par quatre cabinets. Ils n’ont forcé aucune porte puisqu’ils avaient sur eux un badge acheté sur Internet qui permet d’ouvrir un bon nombre de portails d’immeubles à Paris. Ensuite, disent-ils, ils n’ont eu qu’à pousser pour ouvrir. À l’intérieur, ils ont fait une razzia », décrit Chroniques Judiciaires.
Tout ce qui pouvait avoir de la valeur a été emporté, comme les ordinateurs, les tablettes, l'argent, un coffre-fort… Les dossiers ont été jetés par terre.
Si les deux voleurs ont pu accomplir leurs méfaits sans être gênés par le verrouillage des portes, ils ont cependant été identifiés par des caméras de surveillance à l’extérieur.
Les policiers les retrouvent un mois plus tard. Mais les objets volés ont déjà été revendus.
Précisons qu’entre-temps, les deux complices ont eu le temps de cambrioler deux autres cabinets d’avocats.
Devant le tribunal, les deux voleurs disent qu’ils n’étaient pas intéressés par les données contenues dans les ordinateurs, et qu’ils les ont revendus sans les allumer.
L’avocate chargée d’assurer la défense des cabinets cambriolés plaide: « Le rôle des avocats, c’est de défendre des gens comme ces messieurs, mais ce n’est certainement pas de se retrouver au tribunal en qualité de victime ! (…) Le préjudice n’est pas seulement matériel, il est immense, inestimable, incommensurable ! Quand on pénètre dans un cabinet d’avocat, on pénètre dans un lieu sacré, gardien du secret professionnel ! »
Un lieu sacré, certes, mais bien mal verrouillé.