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Une avocate comme boss des boss!

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Sophie Ginoux

2025-04-28 15:00:57

Révolution au Conseil du patronat! Une avocate prend les rênes pour la première fois, et ça change tout. Nous l’avons rencontrée…

Pour la toute première fois, une avocate a été nommée à la tête du Conseil du patronat du Québec.

Me Marie-Claude Perreault

Me Marie-Claude Perreault a été désignée présidente et cheffe de la direction par intérim du CPQ en avril.

Une nomination historique qui marque un tournant pour cette organisation influente.

Membre du Barreau depuis 1990, Me Perreault cumule 35 ans d'expérience en droit du travail, exclusivement pour le volet patronal, avec une spécialisation en relations de travail ainsi qu'en santé et sécurité au travail.

Son parcours professionnel est jalonné de postes stratégiques : associée chez Lavery, vice-présidente principale aux affaires corporatives et juridiques pour l'entreprise GDI, puis à la tête de sa propre firme-conseil MC Perreault Avocate conseil Inc.

Elle a rejoint les rangs du Conseil du patronat du Québec en 2022, avant d'en prendre les rênes le mois dernier.

Nous l'avons rencontrée pour en savoir plus sur sa vision et ses priorités dans ses nouvelles fonctions.

Qu’est-ce qui vous a attirée au CPQ, Me Perreault?

C’est tout simplement une suite logique de ma carrière auprès des employeurs. Le CPQ, c’est l’organisation qui les représente et porte leurs voix auprès de toutes les instances décisionnelles, au provincial comme au fédéral. Il côtoie également de manière régulière les présidences des centrales syndicales.

Par conséquent, tout ce que j’ai fait depuis 35 ans en matière de droit du travail, de relations de travail et de santé et sécurité m’a conduit là et me sert aujourd’hui.

Quel est votre rôle au sein du CPQ?

Nous disposons d’un siège au sein de la CNESST, l’IRSST, le CCTM, ainsi que dans des comités stratégiques. Nous représentons aussi le CPQ auprès des paliers gouvernementaux, sommes le porte-voix des employeurs dans l’opinion publique, et occupons un rôle de partie dans certains litiges jusqu’en Cour Suprême.

Vous pensez qu’une avocate peut faire la différence à la tête de cette organisation?

Oui, parce que mon bagage en droit du travail est très pragmatique. Je sais donc que je peux faire une différence concrète, en dialoguant avec les autres parties et en trouvant des solutions gagnantes pour tous.

Dans ma nouvelle position, je peux influencer, négocier, convaincre, affirmer, avoir une voix forte. C’est un peu comme si je continuais ce que je faisais auparavant, mais à un niveau supérieur.

D'où vient cette passion pour le droit du travail, qui vous est bien utile dans votre nouveau rôle?

J’ai toujours su que ce serait ma branche, parce que j’ai grandi au sein d’une famille qui y était étroitement reliée. Mes deux parents géraient des relations de travail pour le côté patronal, alors dès l’âge de sept ans, je savais déjà comment traverser une ligne de piquetage et comment se passait une audience. Cette spécialité fait donc vraiment partie de mon ADN.

Quel est votre dossier prioritaire?

La productivité est la priorité numéro un de notre plateforme économique. Plusieurs éléments expliquent cette situation, bien sûr, comme le vieillissement de la population, le manque d’investissements en innovation, ou le dialogue social avec les centrales syndicales. Bref, c’est un gros chantier, mais il est incontournable.

Vous entrez en fonction alors que nos rapports commerciaux sont tendus avec les États-Unis. Quelles sont vos actions en la matière?

Il se passe effectivement beaucoup de choses actuellement. Mais le CPQ est très actif pour soutenir les employeurs. Nous faisons partie de comités restreints montés par les ministères provinciaux et fédéraux de l’Économie pour comprendre les défis et les besoins des employeurs, ainsi que pour nous informer en priorité des actions du gouvernement.

Nous sommes donc aux premières loges pour mener plusieurs revendications, comme des programmes et du financement afin d’être plus concurrentiels internationalement, et moins dépendants de l’économie américaine. Nous demandons aussi des allègements fiscaux et réglementaires pour que les employeurs soient en mesure de se diversifier, se repositionner, s’automatiser.

En terminant, quelle mission personnelle vous êtes-vous donnée à la tête du CPQ?

Je crois que nos entreprises n’ont plus le choix aujourd’hui de se diversifier et de se réinventer. Nous ne pouvons donc pas nous asseoir sur un statu quo, notamment en matière de relations de travail. C’est entre autres ma mission de les faire évoluer, de faire en sorte que les employeurs soient perçus comme des partenaires, et non comme des adversaires. Il s’agit d’un grand défi, certes, mais ça me stimule beaucoup!

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1 commentaire
  1. "Capo di capi", quel excellent tite !
    Va-t-elle faire des offres qu'on ne peut pas refuser?

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