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Recours collectif contre la SAQ

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Agence Qmi

2015-01-16 11:00:00

Un nouveau recours collectif se prépare contre la Société des alcools du Québec (SAQ) et sa politique de prix dans ses magasins…
Me David Bourgoin de la firme BGA Avocats de Québec.
Me David Bourgoin de la firme BGA Avocats de Québec.
« On croit que les marges de profits de la SAQ dans certaines catégories de produits sont tout simplement abusives et déraisonnables et vont à l’encontre de la Loi sur la protection du consommateur », a indiqué jeudi Me David Bourgoin de la firme BGA Avocats de Québec.

À la SAQ, les taux de majoration sur certaines bouteilles de vins et de spiritueux peuvent parfois atteindre les 400 %.

Il faut dire qu’un jugement de la Cour d’appel du Québec rendu public mercredi donne de nouvelles munitions à l’avocat de Québec spécialisé dans les recours collectifs.

Un client de Me Bourgoin contestait en Cour d’appel une décision de la Cour supérieure qui avait rejeté en septembre dernier sa demande de recours collectif contre la SAQ et ses marges de profits jugées abusives.

Bien que la Cour d’appel ait elle aussi rejeté sa demande, le juge Jacques Dufresne a toutefois rappelé que la société d’État ne bénéficiait d’aucune immunité en vertu de la Loi sur la protection du consommateur, notamment envers l’article 8.

Cet article stipule qu’un consommateur peut se sentir lésé et exploité lorsqu’il constate l’existence d’une disproportion entre un coût de revient pour un bien et sa valeur offerte sur le marché par un commerçant.

Dans son jugement, le juge Dufresne soutient que « la SAQ est, à l’instar de tout autre commerçant, assujettie à l’article 8 de la Loi, lorsque, pour un produit donné, le consommateur est en mesure d’établir que la marge bénéficiaire sur celui-ci est à ce point
disproportionnée qu’elle équivaut à de l’exploitation au sens de cette disposition de la Loi ».

Ouverture

La Cour d’appel croit qu’un recours collectif fondé sur la marge bénéficiaire des ventes totales de la SAQ n’est pas recevable.

Or, selon Me Bourgoin, le jugement ouvre clairement la porte à une nouvelle demande de nouveau recours collectif portant cette fois-ci sur certaines catégories de produits vendus par la SAQ et dont les marges sont excessives.

Dans sa demande de recours collectif rejetée, le client de Me Bourgoin, Jean-René Jasmin de la région de Montréal, espérait que la SAQ retourne plus de 2,4 milliards de dollars à ses clients.

Il déplorait notamment que malgré que la SAQ soit le plus important acheteur de vins au monde, ses clients ne profitaient pas de son pouvoir d’achat.

La marge de profit de la SAQ (et les taux de majoration) serait d’ailleurs très élevée sur les bouteilles de vin de moins de 20 de dollars, qui forment l’essentiel de son chiffre d’affaires.

Pour lire le jugement de la Cour d’appel, cliquez ici.

1 milliard de dollars : profit net annuel de la SAQ

35 % : marge bénéficiaire nette de la SAQ

46,19 dollars : valeur du panier moyen d’un client

1371 dollars : vente par pied carré en succursales

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6 commentaires
  1. Québécoise
    Québécoise
    il y a 10 ans
    Il pourrait aussi bien se poursuivre lui-même!
    Les profits de la SAQ, ils sont versés à qui? Si la SAQ doit dépenser une fortune en frais d'avocats pour se défendre et éventuellement baisser ses prix, qui en subira ultimement les conséquences financières?

    Et les mêmes personnes vont descendre dans la rue pour manifester contre les coupes en santé et en éducation...

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 10 ans
      Je seconde!
      L'alcool est un produit de luxe. Et aussi, comme la personne ci-haut le mentionne, il ne faut pas oublier que la SAQ est une société d'État. Leurs profits servent à payer les services que tous les Québécois reçoivent : ils ont le même but que des impôts ou des taxes... Si c'est trop cher pour vous, abstenez-vous d'en acheter comme tout produit de luxe!

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 10 ans
      Une bouteille de vin n'est pas un produit de luxe
      Dans beaucoup de pays (y compris des pays qui ont un très bon système de santé), le vin fait partie de la vie quotidienne, ce n’est pas un luxe que seuls les riches peuvent se permettre. Si le Canada (et le Québec) veux définir le vin come étant un produit de grand luxe c’est son droit mais faut pas s’étonner quand les citoyens s’aperçoivent (et conteste) à quel point les prix son disproportionnés. Si l’État est la SEULE entreprise qui profite de vente de vin, il y a sûrement façon de rester profitable sans vendre une bouteille de vin de 4-5 euro à 25$. Si le vin était 10$, le volume de vente augmenterais et le profit total serait probablement semblable (peut-être même meilleur). C'est faux de dire que les profits seraient nécessairement plus bas, les gens ont une certaine quantité de revenue discrétionnaire et ce montant ne changera pas avec une baisse de prix, il y a de bonnes chances que la quantité d’achat change cependant.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 10 ans
    Il y a eu pire
    Il y a quelques années, Hydro Québec poursuivait Revenu du Québec pour ne pas payer une taxe qu'elle estimait inapplicable à une société d'état.

    ça s'est terminé quand ce spectacle de "la moitiée gauche du porte feuille se transvase dans la moitiée droite" a été étalé publiquement.

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 10 ans
    Who cares
    Suite à une baisse inattendue des revenus de la SAQ, en raison d'un jugement défavorable mentionnant que ses marges de profits sur certains produits étaient excessives, et la baisse des prix qui a suivi, le président du Conseil du trésor annonce une nouvelle taxe spéciale sur les vins et spiritueux, rétablissant à toute fin pratique le prix ultimement payé par les consommateurs.

  4. Bourqui Dominique
    Bourqui Dominique
    il y a 10 ans
    M.
    Si la province de Québec veut suivre un modèle américain, la population au Km2 devrait représenter au minimum 30 Mio d'habitants de plus.
    Un régime social-démocrate exige des revenus considérables.
    L'enrichissement individualiste n'a pas sa place.
    Vaut mieux payer plus cher et vivre heureux et en santé.
    Le vin coûte moins cher que les pilules avalées à l'eau,même soit disant gratuite.

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