Applebaum participait activement à la corruption, dit la Couronne

La Presse Canadienne
2016-11-25 13:59:00

Les témoins sont crédibles et la mise en commun de leurs propos démontre que M. Applebaum participait activement aux actes de corruption dont il est accusé, a soutenu Me Kleber. « Est-ce qu'on peut conclure que M. Applebaum avait connaissance de tout ca? Oui », a-t-elle lancé.
Le politicien a plaidé non coupable aux 14 chefs d'accusation liés à la corruption qui pèsent contre lui, notamment pour fraude et abus de confiance. Les faits allégués seraient survenus alors que deux contrats étaient négociés, entre 2007 et 2010. Michael Applabaum était alors maire de l'arrondissement Côte-des-Neiges_Notre-Dame-de-Grâce.
M. Applebaum, qui a été maire de Montréal par intérim de novembre 2012 à juin 2013, n'a pas témoigné à son procès.
Initiation à la corruption
La Couronne a quant à elle fait venir sept témoins à la barre. Me Kleber a rappelé, vendredi, que l'ancien chef de cabinet de Michael Applebaum, Hugo Tremblay, avait affirmé que ce dernier l'a initié à la corruption, lui montrant comment faire des activités de financement légales et illégales.
M. Tremblay a soutenu dans son témoignage qu'il avait dit à des promoteurs et à des hommes d'affaires que leurs projets ne seraient pas approuvés par la ville ou seraient reportés s'ils refusaient de verser une contribution financière.
Les sommes amassées étaient ensuite partagées entre M. Applebaum et son assistant, avait ajouté M. Tremblay.
Me Kleber a admis que le témoignage de l'ancien chef de cabinet était le seul à attribuer une implication active à M. Applebaum dans les faits allégués, mais elle a ajouté que d'autres voix entendues en cours de procès corroborent la version de M. Tremblay.
La procureure a reconnu que certains passages de différents témoignages comportaient des contradictions mineures, insistant toutefois sur le fait que tous s'entendaient sensiblement sur les montants des présumés prélèvements illégaux et sur les moyens dont ils étaient acheminés.
Les entrepreneurs Robert Stein et Anthony Keeler ont tous deux affirmé qu'il avait été manifeste à leurs yeux que les paiements demandés par M. Tremblay étaient en fait réclamés par M. Applebaum bien qu'un tel lien n'ait pas été explicitement exprimé, a ajouté Mme Kleber.
Le Couronne a par ailleurs relevé que M. Keeler a rapporté dans son témoignage que M. Applebaum lui aurait dit que de parler à M. Tremblay équivalait à lui parler en personne.
L'avocat de M. Applebaum présentera sa plaidoirie finale lundi.